Le fer et la soie

L'entraînement, encore ce jour.
Mais mes jambes sont lourdes et pourtant mon coeur est incroyablement léger.
Pare, pare, frappe. Plus fort. De la force, de l énergie.
Je remercie les dieux pour cette fatigue et pour cette force.
Pour cette peur qui baigne dans un courage qui ne se tarit jamais.
Merci pour les caresses et les coups, les efforts et le repos.
La douleur et l'appaisement quand ça s'arrête.

Je m'essouffle vite, aujourd'hui.
Il faut que je tienne.
Je ne suis pas là pour me plaindre.
Je dois me concentrer, ou je vais finir par me prendre un...

"ALANNY CONCENTRE TOI"

*son souffle se coupe et elle s'effondre*

** parfaitement bêtement, la jeune novice tombe à genoux devant la fontaine
de la place du marché d'Embria, et le plus sérieusement du monde, se concentre pour
prier la dame chance à l'endroit qu'Allegra Di Manzini a choisi**

Tymora. Jamais je n'eus cru tourner un jour mes prières vers toi, grande dame,
cependant aujourd'hui je ne puis que te remercier de m'avoir fait bénéficier
d'une chance hors paire et ceci dit sans mauvais jeu de mot, je te prie
de le croire. Je t'offre, en ces quelques pièces d or, un bien faible tribu face
au bonheur que tu m'offres.
Merci à toi d'avoir fait de mon frère un joueur, merci d'avoir entendu
la voix qui au fond de moi hurlait pour qu'une paire arrive.
Merci de me permettre de retrouver la chaleur de ces bras que j'aime
à la vue de tous.
Je te suis éternellement reconaissante

**elle se relève sous le regard curieux de certains, amusé d'autres. Et
Un sourire radieux aux lèvres, retourne au temple pour son entraînement,
prête à... se concentrer**

De nouveaux coups de massues arrivent souvent quand on
pense qu'arrive la trêve.
Aleksandre... toi et ta chance discutable... pourquoi devais-tu te trouver
sur les "pas" de cette lame pleurnicharde.
Les dieux savent que son ancien propriétaire sera accueilli auprès du
seigneur des batailles...
Je ne fais qu'espérer que ce ne soit pas ton cas.
Si la guerre tue bien des hommes de valeurs de façon rapide,
cette chose qui parle et se plaind les tue à petit feu...
Les rendant fous peut-être... voir mélancoliques.
Je ne saurais dire laquelle de ces issues est la meilleure.
Faisons que cette histoire soit réglée au plus vite.

Dranor... ce que je vais faire ne sera peut-être pas très beau.
Mais je te conjure de croire qu'en aucun cas je ne laisserai
ton nom être traîné dans la boue...

Un rêve de champs de bataille, où même l'air avait pris la teinte du sang.
enfin, Seigneur des batailles, j'ai l'opportunité de porter tes couleurs avec
fierté. De me battre avec force pour mes convictions.
enfin la fin de l'enseignement officiel... car je sais qu'on ne finit jamais
d'apprendre.
Maman... si tu savais. Serais-tu fière?
Face à cette aux créatures aux voix de ces hommes qui sont mes frères,
je n'avais près de moi qu'une amie: "Sérénité". Au coeur, cette volonté
d'aller plus loin.
Revenir en arrière... et puis quoi encore.
A mon esprit, mon ange, mon espoir grandissant: Aleksandre.
Cette force je ne peux m'empêcher de te la dédier.
Il n'y a plus de peur, il n'y a plus que cette force, cette espérance immense.
Et je sais aujourd'hui que j'abattrai les embûches.
"rentrer" me disaient leurs voix. Et j'ai pensé à toi maman...
Si je rentrais, je retrouverai ce petit garçon aux cheveux roux.
Que, je le sais aujourd'hui, tu ne peux avoir enfanté.
Ce petit Arthur, car il me semble que c'est là le nom que tu lui
avais donné.
Il aurait 10 ans et malgré la force qui m'habite je me demande
si je pourrais seulement le laisser me regarder.
Les mêmes faiblesses restent présentes en moi.
J'en reste consciente. Et la distance me protège.
Du moins je le pense. Mais je vois comme les passé rattrape Dranor
ou même Aleksandre... et je me dis que tout peut arriver.
Oui, des faiblesses mais plus de peur.
Quelle sensation étrange et agréable...

*Un petit sourire aux lèvres, elle passe sa main dans les cheveux de l'homme
qui dort à ses côtés, en sachant que sous peu il devra partir, l'aube approchant*

Sacrée Rhapsody. Tu n'auras pas été capable de le maintenir éveillé bien longtemps.
Cette épée inutile pourrait s'avérer une alliée intéressante. Il suffit de savoir
comment lui parler.

*Alanny pose un baiser sur le front d'Aleksandre, puis le laisse émerger tranquillement,
son regard tendre sur l'homme, elle réfléchit*

Comment faire... pour que tu puisses ressentir la force que tu me donnes?

impossible de fermer l'oeil.
Les battements de mon coeur son trop intenses.
Le bonheur peut-être trop présent.
Je me vois dans un de ces livres à l'eau de rose que tu
m'achetais, maman...
Sauf que cette fois mes larmes ont réellement coulé.
Je suis tellement heureuse que ça me fait presque peur.
J'espère tellement que tout ça se poursuivra comme ça
a commencé.
Aleksandre...
** elle ne se lasse pas de contempler la bague qu'il lui a donnée**
si on m'avait dit que je réagirais comme une jeune fille en fleur...
je me serais bien moquée.
Quelle patience tu as.

**Elle reste encore quelques minutes. Dans ce théâtre vide, où elle s'était
dit qu'elle répèterait. Mais elle n'y arrive pas. Depuis quelques jours, son souffle
la fuit. Depuis qu'elle a eu ces hallucinations, les angoisses l'assaillent. Les remords,
peut-être. Elle pense à cet enfant... et se demande ce qu'il eut été bon de faire.
Elle ferme les yeux, après avoir desserré un peu son corsage, essayant de reprendre
une respiration normale. Elle sait que ce n'est "que" psychologique, mais c'est un réflexe.
Bientôt, les fourmis dans ses doigts disparaissent, et le sang cesse de battre sur sa tempe,
son coeur reprend un rythme habituel.
Elle soupire, soulagée que ce soit enfin terminé. Elle se lève doucement, et va s'asseoir derrière
la harpe. Elle effleure d'abord les cordes de ses doigts*
Combien de temps cela fait il que je n'ai pas joué...
*elle joue quelques notes, d'une mélodie douce, que Lindalë lui faisait entendre. Les doigtés
reviennent comme si elle avait encore joué la veille, ainsi que les paroles.
Et dans ce théâtre vide, elle se met à chanter*



#hrp#traduction de "Stolen Child" (Enfant Volé) de Loreena Mc Kennitt#hrp#

Là où descend le rocailleux Highland
De Sleuth Wood dans le lac
Là, les mensonges d'une île ombragée
Où les battements d'aile des hérons s'éveillent
Les rats d'eau ensommeillés
Là, nous avons caché nos bac à fées
Pleins de baies
Et des cerises volées les plus rouges

[Refrain]
Détache-toi, O enfant humain
Des eaux et du sauvage
Avec une fée, main dans la main
Car le monde est emplit de plus de pleurs
Que tu ne peux comprendre

Là où la vague de la lumière de la lune dissimule
Le faible sable gris avec la lumière
Plus loin que la plus éloignée Rosses
Nous marcherons toute la nuit
Entrelaçant de vieilles danses
Mêlant mains et regards
Jusqu'à ce que la lune ai pris son envol
De long en large, nous bondissons
Et poursuivons les bulles mousseuses
Pendant que le monde est plein de problèmes
Et est anxieux durant son sommeil

[Refrain]

Là où la vagabonde eau jaillit
De la colline au-dessus de Glen-Car
Dans les flaques pleines de joncs
Cette rareté pourrait baigner une étoile
Nous cherchons le sommeil de la truite
Et murmurant dans leurs oreilles
Leur donnant des rêves bruyants
Se penchant doucement en-dehors
Des fougères qui font couler leurs larmes
Par-delà les jeunes ruisseaux

[Refrain]

Il part au loin avec nous
Le regard solennel
Il n'entendra plus le meuglement
Des veaux sur le chaud côteaux
Ou la bouilloire sur la plaque chauffante
Chante la paix dans sa poitrine
Ou vois les souris brunes s'agiter
Tout autour du coffre de farine

[Refrain]

Car il vient, l'enfant humain
Vers les eaux et le sauvage
Avec une fée, main dans la main
Car le monde est emplit de plus de peur
Que tu ne peux comprendre

Petit garçon aux cheveux roux... dans mon coeur et mon esprit,
Dans ma chambre et au théâtre.
Mon frère et mon fils.
Je te vois, je te crains. Et tu disparais, le temps de faire
chavirer mes forces.
Comme je te hais et comme je t'aime.
Comme je désire te tuer et t'étreindre à la fois.
Mais tu n'es pas là. Je le sais bien.
Et pourtant... mon esprit te met là, sorti de mes souvenirs.
Ou de mes rêves, ou encore de mes cauchemars.
Je ne sais même plus.
seule reste en moi cette crainte de sentir ta chair effleurer
la mienne.

Grand homme à la chevelure rouge grisonnante.
toi aussi tu es là.
Dans ma chambre et au théâtre.
Géniteur imbécile et irrespectueux aux mains suintantes
d'outrages.
Ton regard jamais je ne le vois.
Mais ta silhouette et là, tes bras, tes jambes et ton odeur
de marin soiffard qui vient de consommer la ribaude.
J'ai la nausée, et je te crains oui je crains que ton souffle
prenne encore le même air que moi.
Dans mes cauchemars pour toujours.
De la douleur ou de la colère, je ne sais plus.
Seule reste en moi cette crainte de sentir ta chair effleurer
la mienne.

L'homme, le vrai.
Le seul qui compte. Toi aussi, tu es là.
Dans ma chambre et au théâtre.
Ta main prend la mienne et insuffle en mon âme le courage
de ne pas détourner le regard.
Mon ami, mon amour.
Tu éloignes la peur pour remplacer son étreinte par la tienne.
Tu me tiens mais tu me pousses.
Tu me maintiens au sol mais tu me portes.
Tu me donnes cette place où me reposer mais tu me rends forte.
Et seule reste en moi cette envie de sentir ta chair effleurer la mienne.

Je t'ai vu, oui je t ai vu, mon ange.
Ton regard quand tu la vois,
quand tu peux être près d'elle,
t'occuper d'elle... la petite Alyss
Ce sourire radieux sur ton visage.

Je n'y avais pas réellement pensé auparavant,
tout en sachant que probablement la paternité te manquait.
Ce sourire, je voudrais te le donner moi-même.
Et je vais te le donner.

C'est vrai, ça ne m'effleurait pas l'esprit.
Il m'avait échappé que j'avais probablement cette
capacité incroyable de donner la vie.
Mettre au monde un enfant, pour nous offrir un
bonheur encore plus complet.

*sortant de ses pensées, elle regarde Aleksandre qui dort
encore, en cette heure tardive de la matinée, un petit sourire
aux lèvres et pourtant une angoisse dans les entrailles:
Comment justifier son absence à l entraînement?*

Alanny se retrouve devant la glace, chez le tailleur de Célestia.
Tout a été très vite, bien que ce ne soit pas pour lui déplaire.
A bientôt cinq mois de grossesses, quelques rondeurs commencent
à prendre place là où il faut.

Pourtant, comparé à d'autres femmes, cela se voit très peu.
elle a un petit ventre sans plus. Les prêtresses lui ont expliqué
que quand une femme a une condition physique comme la sienne,
cela ne se voyait que relativement tard.

Elle se met de profil, à la demande de la couturière, et la laisse ajuster
ce qu'il faut, laissant son esprit vagabonder.
Ils étaient allés chez l'herboriste chercher de l aubépine et de l'aconit
pour Aleksandre. Puis ils étaient partis chacun de leur côté.
Les préparatifs du mariage lui demandaient beaucoup de temps.
Elle lui avait demandé la veille de se tenir tranquille. Les douleurs
qu'il ressentait dans son bras étaient un signe extrêmement mauvais.
Et il le savait, puisqu'ils avaient discuté longuement de ses craintes.

Elle espérait ne pas s'être trompée, faisant confiance aux sciences que
Lindalë lui avaient prodigué. Si ses conclusions étaient exactes, son fiancé
se sentirait mieux d'ici quelques jours et serait en forme pour le mariage.

Voir Aleksandre paniquer ainsi lui avait fait un gros coup au cœur. Quels
mots trouver pour le rassurer? Elle sentait encore la chaleur de son corps
contre le sien, ses battements de cœur accélérés par l'angoisse.
"tout ira bien tu vas voir" Elle espérait avoir été assez convaincante.
Même pour elle-même car la peur la tenaillait à présent.
Sans lui que deviendrait-elle?


(une étreinte d'Edward Munch)

Depuis un peu plus d'une semaine, maintenant, Alanny est là.
Silencieuse et amorphe.
Elle n'a de cesse de fixer le feu ,Changeant de temps en temps
pour regarder le mur. Sur lequel il n'y a fondamentalement rien
d'intéressant en fait... Elle mange normalement, mais toujours
avec ce regard absent, semblant écouter Aleksandre... ou pas.

Il faudrait que je me lève... oui il faudrait.
Que je sorte... et que je marche.
Mais si le bonheur est si proche, il fait
parfois si mal de se réveiller...
Eli... père Otto. Dranor bientôt. Aleksandre
peut-être. Je ne veux pas voir ça. Non.
Pardon, petite Alyss. Je ne veux pas voir ça.
Pardon, Aleksandre. Je ne veux pas voir ça.
Je préfère ne rien ressentir... et rester là.
Oui. Je suis bien, là.