histoire
L'enfance
Lucrécia a toujours été prise pour folle ou ayant un déséquilibre mental, enfant unique et de père inconnu. On peut dire que sa mère est de petite vertu, le plus souvent par obligation pour pouvoir se nourrir, elle et sa fille. Lucrécia a commencé à parler vers l'age de 7 ans dans une langue normale et non le parler "dur" et incompréhensible qu'elle utilisait jusque là, et que personne n'avait jamais vraiment réussi à comprendre. Bien sur il lui arrive parfois dans des phrases de lâcher 2/3 mots, qui pour les autres restent un mystère de son esprit défaillant.
Les vrais ennuis ont commencé à l'âge de 12 ans. Rejetée de tous, enfants comme adultes, même sa propre mère la laissait seule toute la journée, livrée à elle-même, sans se soucier de la retrouver entière le soir venu. Après une bagarre, comme presque chaque jour, contre d'autres enfants et amenée de force dans une impasse par ces derniers, elle a utilisé pour la toute première fois son don, sa malédiction comme elle l'appellera plus tard. La colère, la rancœur, ont eu raison de son calme, elle a senti aux bouts des doigts comme des piques acérées et chaudes, et l'instant d'après les mains noircies par le feu qu'elle a déchainé contre les autres enfants. Le résultats est sans appel, tous les enfants morts, au beau milieu d'un cratère fumant.
S'enfuir pour oublier, se cacher pour protéger les autres d'elle, depuis ce jour, plus jamais elle ne sortit de chez sa mère glacée jusqu'au sang, jusqu'à l'âme. Par sa faute des enfants étaient morts. De nombreuses personnes sont venues pour essayer de comprendre comment les enfants avaient trouvés la mort dans cette petite ruelle. Inquisiteurs, mages, militaires, agents du gouverneur, l'affaire resta donc sans suite, personne ne trouvant d'explication cohérente.
Son seul ami et confident reste son livre que plus jamais elle ne quittera, mettant par dessin ce qu'elle ne peut exprimer aux autres.
A 16 ans après avoir été battu, encore une fois, par son nouveau beau père ivre, sa malédiction resurgit du passé, les picotement, la chaleur, l'odeur du corps brulé, l'homme ne réussit qu'à reculer de quelques pas, avant de finir carbonisé.
La fuite, il ne reste que ça, fuir pour oublier, pour changer de vie, quelques affaires jetés dans un sac, et son précieux livre en main, elle s'enfonce dans la nuit pour ne plus jamais vivre ça...