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 ~ La Compagnie de la Lune Sanglante ~

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~Syr~
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~Syr~


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MessageSujet: ~ La Compagnie de la Lune Sanglante ~   ~ La Compagnie de la Lune Sanglante ~ EmptySam 21 Nov - 15:18

Sur le monde


Au départ, il n’y avait que le monde. Engendré par la toute puissante mère. Celle dont on ne connaît encore aujourd’hui que ce nom. Elle fit le monde telle qui lui plaisait et donna naissance à de nombreuses créatures. Les premières reçurent des dons inégalables. Ces créatures étaient immortelles et quasiment omnipotentes. Ces premières créatures à peupler le monde seront plus tard considérées comme des divinités.

Sur les dieux

Il advint que rapidement elles tentèrent de s’approprier certains domaines de la terre et elles se firent la guerre. Rapidement ils comprirent que cela était vain. Étant immortels, il n’y avait aucune issue au conflit. Les dieux, nous les nommeront d’après leurs patronymes mortels, s’allièrent en sept regroupements différents. Ainsi naquirent La griffe noire qui comptait les divinités vouées au mal. La griffe noire est toujours en constant conflit avec le Valoran, le clan des divinités célestes. Parallèlement au bien et au mal existait deux clans tout aussi opposés. Le pentagone, regroupement de déités responsables de l’ordre dans le monde tente vigoureusement de restreindre le plus possible les pouvoirs de l’Istamar, les puissances du chaos. Mis à part ceux-là demeurait tout de même trois autre panthéons. Le conclave, celui de la magie, était responsable de maintenir la magie et de veiller sur ses utilisateurs. Semblable à celui-là, le Valhala veillait sur les guerriers, leur apportant force et courage. Finalement, le dernier panthéon comprenait les divinités liées à la nature et aux éléments. C’est celui-là qui fut le plus vénéré puisque c’est les forces de la nature qui accueillirent les enfants de la toute puissante mère lors de leur naissance. Peu à peu, les mortels découvrirent les autres divinités et délaissèrent tranquillement l’ancienne foi. À l’exception des druides qui sont toujours aussi près de la nature. Une fois organisés suivant ces sept écoles, les dieux se donnèrent différentes responsabilités, notamment concernant les mortels.

Sur les mortels

Quelques siècles après la naissance des dieux et leur division en sept panthéons. Après qu’ils eurent le loisir de se doter eux-mêmes de serviteurs célestes, infernaux ou élémentaires, tels les anges, les diables et les esprits du feu. La toute puissante mère fit naître ses premiers mortels. Les êtres sylvestres, tels les elfes, les fées, les gnomes et les animaux naquirent les premiers. C’est à cette époque que naquirent les dragons qui feraient trembler toutes les nations. À cette époque, les grands dragons n’étaient ni bons ni mauvais, c’est au contact des dieux qu’ils changèrent de comportement, alors que certains ne se sentent pas encore aujourd’hui concernés par ce conflit. Les êtres sylvestres entrèrent rapidement en contact avec les représentants de l’ancienne foi. De ses nombreux êtres, les fées étaient celles les plus en contacts avec la nature. Par contre, les elfes devinrent vite une grande race, empreint de majesté et de culture. Ils développèrent des talents inégalés pour la magie et l’artisanat. Ils en développèrent parfois un certain orgueil et quelques elfes devinrent hautains. La toute puissante mère donna donc un millénaire aux elfes pour s’épanouir avant de donner naissance aux races éphémères, les hommes, les nains, les halfelins, les orques et à peu près toutes les races encore aujourd’hui sauvage. Ces nouveaux venus viendraient mettre un terme à l’âge d’or des elfes qui dominait alors la majeure partie du monde. Les hommes furent appréciés de tous pour leur versatilité et leur entregent alors que les nains et les elfes entraient parfois en guerre pour des questions de ressources et de territoire. Alors que les elfes érigeaient de puissantes cités forestières, les nains pratiquaient la maçonnerie et la sculpture au fond de leurs mines. Les hommes se bâtirent un peu partout, nuisant parfois au précédant occupants. Ils prirent une telle expansion qu’aujourd’hui ils sont partout. Les halfelins ne connurent jamais de foyer, préférant vivre en nomade comme toutes les autres races éphémères. De ces deux vagues d’apparitions découlèrent de nombreux conflits armés qui donnèrent le monde connu aujourd’hui

Sur le continent

Le monde est constitué de nombreux continent, mais notre histoire ne prendra place que sur un seul d’entre eux et c’est celui de Viellora. Cette terre qui s’étend à perte de vue comprend à peu près tous les climats imaginables et les peuplades connues. Viellora est divisé en de nombreuses nations. Beaucoup de territoire toujours sauvage couvre la surface Viellora. La plupart des nations sont dirigés par un monarque mais certaines sont sous la domination de cabales de magiciens, ou encore de guildes marchandes. Cependant, dans la majorité des cas, c’Est une monarchie héréditaire. Notre histoire débute en Galla, une nation sous le règne d’un noble seigneur, Tarsus II. Le suzerain est un homme honnête. Il est de plus prêtre de Junas, la déité de la vérité, de la justice et de l’équilibre. La capitale de cette nation se trouve dans l’ouest de Viellora, dans une région où il y a peu de cours d’eau et se nomme Mournhold. C’Est là que l’histoire de 5 jeunes aventuriers, qui formeront la compagnie de la lune sanglante, commencera.


Sur Mournhold

La cité de Mournhold est la capitale de Galla. Toutes les races y vivent dans une relative paix et le suzerain, Tarsus II est un homme juste. Économiquement puissante, Mournhold exporte beaucoup de produit tels que des bijoux et des armes à l’étranger alors qu’elle n’importe que des matériaux bruts. Le juge-roi Tarsus II décourage l’esclavagisme mais ne l’interdit pas alors qu’il a formellement prohibé toute forme de nécromancie. La femme de ce roi a donné naissance à 3 garçons avant de mourir. Ceux-ci sont à l’âge où ils sortent de l’adolescence pour entamer leurs vies adultes. La capitale de Galla abrite l’une des plus grandes bibliothèques du pays ainsi que l’un des endroits les plus courus de Mournhold, son marché. On peut y trouver à peu près tout ce que l’on désir. C’est d’ailleurs là que débute notre histoire.




Kael et Mistral

La foule se bousculait sur la place du marché de Mournhold par un chaud avant-midi. Les passants flânaient tout en jetant des regards plus ou moins intéressés aux différentes marchandises proposées par les commerçants. Étalés sur de grands tapis à l’ombre des toiles on retrouvait toutes sortes de pipes, des vêtements, de la nourriture, des animaux de compagnie. Moins achalandé, un négociant en articles de magie venait de conclure un marché. Le marchand s’était départi d’un morceau de fourrure de lynx et d’un morceau de verre. En échange, il reçut quatre pièces d’argent qu’il enfonça immédiatement dans une bourse de bonne taille. La transaction terminée, le client à l’air mystérieux s’éloignait déjà avec sa compagne. Tous deux encapuchonnés, il avait semblé au marchand qu’une grâce surnaturelle émanait de ces deux individus. Il n’avait pas tort, puisque bien que les deux individus soient bel et bien mortels, ils appartenaient à la majestueuse race des elfes. Ainsi les deux étrangers s’éloignèrent, allant à contre-courant de la foule. Aux yeux du marchand, les deux elfes avaient semblé frères et sœurs, mais quelque chose les différenciaient de façon fondamentale, la plus grande des deux, avait des airs moins hautain, elle était d’ailleurs plus loquace. Le second, visiblement plus âgé que sa sœur respirait la noblesse que l’on retrouvait généralement chez les hauts elfes. C’était celui-là qui avait acheté ses composantes de sorts aux marchands et qui était manifestement un magicien. À quelques dizaines de mètre de l’étal du marchand, les deux frères et sœurs s’éloignaient, dissimulant leur véritable nature sous des capes et des capuches de couleur ocre.
¤¤¤


Le marchand avait presque raison. L’homme était d’origine Elfique, il était aussi sorcier, mais la femme elle n’était qu’un semi-elfe, le produit de l’union d’une humaine et d’un elfe. Ils étaient à la hauteur de marchands d’esclaves lorsque la jeune femme ouvrit la bouche pour la première fois depuis quelques minutes.



- Tu as tout ce qu’il te faut? Questionna-t-elle son demi-frère.
Celui-ci ne répondit pas immédiatement, cherchant à faire le tour de ce qu’ils auraient de besoins dans leur entreprise. Après quelques secondes, il hocha la tête.
Ma magie, aidée de tes talents nous mènera au succès.
Mistral, La jeune demi-elfe, était tout de même légèrement anxieuse. Son frère semblait confiant, il avait plus voyagé qu’elle, étant d’un siècle son aîné. Pourtant, elle sentait que quelque chose clochait. Son sorcier de frère l’avait entraîné avec lui afin de dérober à la bibliothèque de Mournhold un grimoire qui appartenait autrefois aux ancêtres de l’elfe.
- Tu crois que ce sera facile? Demanda-t-elle naïvement
- Si je m’étais posée la question chaque fois que j’invoquais un diablotin, je ne serais pas un mage aussi doué que je le suis. La tour sera probablement truffée de piège, mais cela ne m’inquiète guère, depuis que tu es toute jeune que tu déjoues tous les mécanismes


Les deux mystérieux individus continuaient de marcher vers leur destination. Toujours en quête de nouveau savoir magique et de connaissance, Kael Kan-Til désirais s’approprier le grimoire de Mireth Mar, dans le but de le restituer à ses propriétaires légitimes. Il ne faisait aucun doute qu’au passage, Kael se pencherait sur l’étude du grimoire.
Après une bonne demi-heure de marche dans les rues de la ville, le duo parvint jusqu’à la tour du savoir. Le bâtiment renfermait quantité de savoir magique, d’archive et d’ouvrage portant sur toutes sortes de sujets. Les deux voyageurs furent arrêtés au portique par deux gardes portant, par-dessus des cottes de mailles, des habits d’érudits aux couleurs de Corsus, divinité de la connaissance et de la magie. Kael et Mistral abaissèrent leurs capuches et dévoilèrent leur visage. Tous deux avaient des cheveux noirs ébène et le visage fin, mais tandis que le magicien avait les yeux verts comme les forêts d’où il était originaire, sa sœur elle avait les yeux gris bleu, faisant un effet des plus déconcertants avec sa sombre chevelure. Kael salua les garde, leur expliqua qu’il voulait consulter un manuscrit quelconque et le duo eut accès à la bibliothèque.
À l’intérieur, les murs s’élevait très haut et la tour était très large, elle faisait au moins 50 mètres de diamètre. Les murs étaient couverts d’étagères et là où il n’y avait pas d’étagères se trouvaient d’immenses vitraux représentant divers scènes historiques. Les vitraux étaient placés de telle sorte que la pièce était baignée de façon permanente par la lumière. Au centre se trouvaient des tables par dizaine pour étudier les ouvrages. Dans le coin nord-ouest se trouvait un escalier en colimaçon qui s’élevait sur une dizaine de mètres pour donner sur le deuxième étage. Ils ne purent évidemment pas se balader à leur guise, étant obligés de demeurer dans l’espace public ou le manuscrit évoqué par le magicien se trouvait. Une fois qu’ils se furent isolés, les deux compères se débarrassèrent de leur cape pour être plus libres de leur mouvement. Kael savait que le grimoire se trouvait 6 étages au-dessus de celui où ils étaient. Le problème était qu’un autre moine fidèle de Corsus gardait l’escalier. Kael se dirigea vers lui tout en incantant à voix basse et de petits gestes discret. Le sorcier lança un sort de charme au garde, qui eut tôt fait de neutraliser la sentinelle. Lorsque celle-ci vit approcher l’elfe, il se réjoui et vint lui serrer la main. Le mage lui demanda s’il pouvait monter jusqu’à l’étage supérieur, le garde répondit, toujours aussi enthousiaste, qu’il n’y avait aucun problème. Mistral et son frère gravirent rapidement les marches, sachant que l’amitié du garde était sincère.
Arrivés au second étage, ils constatèrent que le niveau était identique au précédent, à l’exception qu’un mur divisait l’étage en deux sections. De nombreux scribes recopiaient des livres et aucun d’entre eux ne leva la tête à l’arrivée des elfes. Probablement parce que si un garde laisse quelqu'un monter, c’est parce qu’il a le droit de s’y trouver.
Ne voyant aucun escalier, Mistral se dit qu’il lui faudrait trouver une porte dans le mur, et ce discrètement. Les deux elfes marchèrent et Kael eut la surprise de ne trouver aucune porte donnant sur l’autre côté de ce mur. Pourtant, il fallait bien qu’il y ait quelque chose. Il s’adressa à sa sœur en chuchotant.
- Cherche, il y a sûrement une porte ou je ne sais quoi de cacher, un passage secret...

La demi-elfe longea le mur, le touchant de la main. Elle cessa d’avancer lorsqu’il sembla à Kael qu’elle avait découvert quelque chose. Elle disparu soudainement, pénétrant dans le mur. Le sorcier la suivi et espéra pouvoir traverser le mur tout comme elle. Il fit un pas et se retrouva de l’autre côté, ébahi par la perception que sa sœur pouvait avoir
- Comment as-tu pu déceler ça?
- Sache, grand frère, que je n’ai pas ton dédain pour les illusions. C’était un vulgaire sortilège de fausse apparence.
L’elfe resta muet, préférant garder une attitude sympathique à l’égard de sa sœur.
Là où ils se trouvaient, ils étaient seuls. La vaste salle en forme de demi-cercle était vide ou presque. Un escalier en colimaçon se trouvait au centre de la salle. Des vitraux faisaient office de fenêtre et par eux, la salle baignait dans une lumière verdâtre.
C’est trop facile. Jamais les gardiens de mon culte ne laisseraient cet endroit sans surveillance. Disait le disciple de Corsus.
Mistral semblait avoir encore une fois découvert quelque chose d’invisible aux yeux de son frère. Elle prit dans sa bourse une pièce d’or et la lança sur une dalle devant-elle.
Rien.
Elle retenta l’expérience, lançant une seconde fois, une pièce d’argent cette fois, sur le sol.
Toujours rien.
Jamais deux sans trois, Mistral jeta une dernière pièce plus loin sur le sol....
Aucun piège en vue, la salle semblait sécuritaire.

Elle s’engagea donc sur la première tuile lorsqu’une colonne de feu s’abattit du plafond vers la jeune femme. Elle se propulsa vers l’arrière au dernier moment, quelque peu sous l’adrénaline.
- Je le savais bien. Dit simplement Kael sur le ton du vainqueur.
Il était tout de même heureux que ça sœur ne soit pas gravement blessée. Mistral ne s’avouant pas vaincu. Elle procéda à un scrupuleux examen du plancher et découvrit un passage menant à l’escalier de façon sécuritaire. Elle fit quelque pas, rien ne se passant, elle intima à son frère l’ordre de la suivre. Le sorcier suivit sa sœur à contrecœur, il n’aimait pas beaucoup marcher sur cette surface meurtrière. Ils montèrent l’escalier pour se retrouver à un carrefour. Une toute petite pièce où se trouvaient 4 portes. Chacune pointant vers l’un des quatre points cardinaux. Des runes étaient gravées sur chacune des portes.
- C’est toi l’expert, dit la voleuse à l’érudit, alors que celle-ci s’asseyait dans les escaliers, attendant que son frère déchiffre les textes.
Après une bonne vingtaine de minutes, le sorcier poussa une exclamation. Il appela sa sœur et lui pointa celle donnant à l’est.
Mistral n’avait absolument aucune idée de ce que cela signifiait et ne voulait même pas le savoir, elle se fiait sur son frère. Il le lui expliqua tout de même.
- Ca signifie « grimoires et codex interdits », c’est de l’Angleras, la langue des anciens.
Mistral exprima un « ah! » désintéressé et posa la main sur la poignée de la porte.

Sa main devint gelée et elle tomba par terre, ses jambes, ne la supportant plus. Elle ne pouvait plus bouger. Son frère accourut et examina sa main. Une matière visqueuse couvrait sa main, manifestement du poison! Il fut soulagé d’y reconnaître le fluide cervical d’un insecte, sachant que ce n’était pas dangereux à long terme comme d’autres poisons plus virulents. Il attendit donc patiemment que le corps de sa sœur puisse à nouveau bouger.

Elle recouvra l’usage de ses membres après une dizaine de minutes. Elle se releva, tremblante et dit à son frère que ça irait. Celui-ci se leva à son tour et il poussa la porte, la demi-elfe encore sous le choc sur les talons. Ils débarquèrent dans une bibliothèque, encore plus décorée que celle accessible au publique, mais beaucoup moins gardée. Bâtie sur deux niveaux, la salle était sous la surveillance de deux gardes armés de bâton. Les deux elfes se faufilèrent dans une allée de la bibliothèque où ils seraient à l’abri.
- Est-ce ici qu’ils ont cachés ton bouquin?
Kael frémit. Parler ainsi du grimoire de ses ancêtres! Il nota bien de donner une leçon à sa sœur pour cela.
- Ils doivent le garder ailleurs. Sûrement dans une pièce à part. Ce grimoire recèle quantité de secrets sur la magie d’abjuration. Les puissants ne veulent pas que tous connaissent ses secrets. Expliqua le sorcier. Vois si cette pièce donne sur une autre.
Le demi-elfe s’éloigna silencieusement. Elle revint plus tôt que Kael ne l’aurait espéré, trousseau de clé à la main.
- Il y a un portique tout au fond de la salle. Une grille le bloque mais… J’ai la clé! Se vanta-t-elle, fièrement.
- Imbécile! Le garde s’en apercevra tôt ou tard!
- C’était ça ou rien dit-elle.
Comme pour donner raison au sorcier, un cri retentit du fond de la bibliothèque. « Au voleur! » s’écria le garde.
Lançant un regard assassin à sa sœur, Kael se prépara au combat, tout comme la demi-elfe qui dégaina son épée à lame courte alors que son frère pensait au sort qui lui serait le plus utile. Elle l’entendait prononcer une formule magique dans son dos lorsque l’un des gardes les découvrit. Il appela son collègue et se mit en position de défense.
- Que faites-vous là? Interrogea stupidement le garde, comme s’ils faisaient la lecture!
Incantant une nouvelle fois, Kael fit surgir de ces mains, deux projectiles d’énergies qui contournèrent Mistral pour frapper le garde de plein fouet. L’homme encaissa le choc mais n’en fut pas moins surpris. Ne lui laissant aucun sursis, Mistral bondit sur lui. Se baissant, il évita le coup d’épée. Tandis que le deuxième garde accourait, l’adversaire de Mistral lui asséna un coup de bâton. Il la frappa au niveau de la hanche. L’autre garde parvint jusqu’à eux. Ils étaient désormais à deux contre deux. Les choses ne s’annonçaient pas très bien pour les elfes mais ils n’étaient pas près de se rendre. La voleuse attaqua le garde de nouveau. Elle lui lacéra les chairs de son épée. Visiblement mal en point, le garda n’en menait pas large. Mistral ne vit pas son sorcier de frère incanter, mais elle sut qu’il avait tiré son sort de flèche d’acide lorsqu’un trait vert la frôla pour aller frapper l’épaule du garde. La flèche disparue mais l’acide continua de brûler le garde. Contente de l’appui de son frère, Mistral esquiva le premier assaut mais le second l’atteignit en plein front. Sonné par l’attaque, elle prit quelques secondes pour récupérer frappa de nouveau le garde qui semblait au bord de l’inconscience. Il s’effondra par terre. Les choses semblaient aller mieux pour le duo d’elfe lorsqu’il dégaina son épée lui aussi. Il n’eu pas le temps de s’avancer que le garde donna un coup de bâton dans les jambes de la voleuse. Celle-ci percuta violemment le sol, un peu de sang coulant de son nez. Kael fit mine de s’approcher, mais il se retint. Le garde restant avait placé son bâton juste sur la nuque de Mistral et lui dit :
- Un autre geste et je l’envoi dans l’autre monde!
Kael du reconnaître que seul, il n’avait que peu de chance de parvenir à ses fins. Et, bien qu’il ait de la misère à se l’avouer, il avait bien de l’Affection pour cette demi-humaine qui était sa sœur. Il laissa tomber son épée ainsi que son arc et à peu près tout ce dont il disposait. Un sort de sommeil au bord des lèvres, il n’avait plus qu’à prononcer la formule pour se sortir de cette gênante situation. Il était sur le point de la prononcer lorsqu’un quatuor de gardes investit la salle, alertée par le bruit du combat. Le sorcier s’avoua vaincu. Il se rendit. On le bâillonna et on lui attacha les mains. Les gardes fouillèrent sa sœur et lui prirent ses armes.
¤¤¤


Les deux elfes avaient été conduits à l’extérieur de la tour, dans un endroit que Kael cru être une prison. Il en fut sur lorsqu’on le poussa bien fort dans une cellule sombre et humide. Les gardes jetèrent négligemment sa sœur dans la cellule. On attacha leur poignet à des chaînes elles-mêmes rattachés au mur. Lorsque leurs geôliers les quittèrent, Kael examina la cellule. Il fut surpris d’y retrouver dans le coin le plus sombre, une silhouette qui s’était tenue jusque là discrète. La silhouette voulue elle aussi voir qui lui tiendrait compagnie. Un nain émergea des ombres. Il regarda Kael, qui le dévisageait en retour, puis Mistral, qui était encore évanouie. Il fit quelque chose comme « mmfff » puis il retourna s’asseoir contre le mur.

Uther et Sehal


Quelques heures plus tôt, dans le quartier du sabre, dans une taverne plus ou moins convenables, trois amis de longue date se retrouvaient attablés autour de trois chopes de cervoise après un long périple. L’endroit était plutôt calme et le trio l’appréciait bien. Deux hommes au début de la trentaine accompagnaient une femme plus jeune d’une dizaine d’année. Le premier des trois avait les châtains et arborait un air sage. Cet homme était un prêtre de Xérès, la divinité à la tête du Valoran. Déité de l’honnêteté et de la miséricorde, de la chevalerie et avant tout de la bonté. Il avait voyagé durant des années avec Jamil, son compagnon d’aventure. Il était désormais prêt à mettre un terme à ses aventures pour se consacrer à Xérès et à son église. Le dit Jamil voulait lui aussi délaisser les voyages. Il entendait bien établir un commerce à Mournhold. Celui-ci était un combattant aguerri et s’était quelque peu fait enseigner les arts de la forge. La dernière personne assise à la table était une jeune femme. Élégante jeune femme qui se trouvait à être Sehal Solome, la jeune protégée d’Uther Marascain, le fidèle de Xérès. Uther et Jamil avait confronté un groupe d’esclavagiste une décennie auparavant et Sehal était orpheline. Uther l’avait prise sous son aile et l’avait éduquée alors que Jamil lui apprenait l’art de la guerre. La jeune femme n’était pas bien grande, elle mesurait à peine un mètre cinquante-cinq, mais au combat, elle était redoutable. Mince et élancée, elle savait faire tourner les têtes, mais cela ne faisait pas d’elle une demoiselle sans défense, loin de là! Elle tentait vainement de persuader les deux hommes à poursuivre encore un peu leurs vies d’aventuriers.
- As-tu vraiment envie de passer le reste de tes jours cloîtrés dans un monastère à répéter sans cesse ton dévouement à Xérès?
- Insolente! Ne le vénères-tu pas aussi! S’insurgea le prêtre.
- Et toi! Tu veux mener ton échoppe et engraisser, voir les jeunes loups s’armer pour l’aventure en leur rabâchant tes vieilles histoires sans ne jamais plus connaître l’exaltation du combat? Enchaîna-t-elle sans écouter les protestations de celui qui était un frère pour elle.
- Ma décision est prise Sehal, dit Jamil à la jeune fille, j’ai envie d’avoir une vie plus tranquille, les dragons et les morts-vivants, c’est amusant, mais j’ai envie de fonder une famille, de vivre vieux.
- Moi j’ai des devoirs envers mon église. J’espérais que tu resterais avec moi toi aussi. J’ai cependant l’impression que tu vas me quitter pour voir le monde. Lui Uther.
Sehal ne répliqua rien à son protecteur. Il avait tant fait pour lui qu’elle ne s’imaginait pas le quitter un jour. Il n’avait cependant pas tort. Elle voulait voyager et voir le monde comme ils avaient pu le faire avant elle. Chacun ne disant mot, ils finirent leurs verres et quittèrent la taverne. Jamil les salua et pris la direction du sud, là où il logeait chez un de ses amis. Alors qu’il s’éloignait, Uther et son amie prit la direction du temple, là où devait se rendre le prêtre pour y célébrer une messe.
¤¤¤


Chemin faisant, ils discutèrent peu. Les dernières paroles du prêtre avaient bouleversés Sehal. Le duo passa par le marché mais ne s’attardèrent pas, sinon Uther serait en retard. Celui-ci n’était pas tellement en bons termes avec tous les membres de son ordre et un retard à sa propre messe pourrait lui coûter cher. Uther jetait un coup d’œil désintéressé aux marchandises quand il aperçut avec dégoût sur sa droite des marchands d’esclaves qui avait disposés leurs prisonniers dans des cages. Il regarda rapidement Sehal pour voir si elle avait vu cela. Elle ne semblait pas s’en être aperçue.
- Si j’étais toi, je ne regarderais pas sur ma droite. Lui dit-il.
Instinctivement, la jeune femme tenta de voir ce dont Uther voulait parler. Elle marmonna quelque chose lorsque le prêtre lui dit :
- Ne fais rien de stupide petite.
Uther se rappelait que lorsque lui et Jamil avait donné l’assaut aux esclavagistes, ils avaient commencé à tuer les esclaves pour arrêter les aventuriers. Le prêtre considérait cela comme un échec personnel.
Son protecteur avait eu beau la mettre en garde, Sehal ne pût retenir sa colère, elle s’éloignait déjà rapidement d’Uther qui poussa un soupir exaspéré.
« Ca va mal finir » se dit-t-il.
La jeune femme parvint à la hauteur des vendeurs d’esclaves pour évaluer leur nombre. Ils étaient cinq en tout. Cela eut pu décourager quelqu'un d’autre mais la frustration aveuglait la raison de Sehal. Elle dépassa trois autres étals et se glissa derrière ceux-ci pour se retrouver derrière l’allée principale du marcher, là ou les esclavagistes ne la verrais pas approcher. Elle se saisit de la dague qu’elle conservait toujours sur elle, attaché à sa cuisse dans un fourreau sécuritaire. Elle s’approcha silencieusement de la cage la plus près. Un homme légèrement vêtu à la barbe hirsute y était enfermé. De par sa maigreur, il était évident qu’il était affamé. Sehal lui fit signe de se taire, et essaya de briser le verrou de la cage à l’aide de son arme. Elle finit par réussir lorsqu’un cri retentit dans son dos. On l’avait repéré! Elle ouvrit bien grande la cage de l’homme pour qu’il puisse s’enfuir tandis que 3 hommes s’approchaient de Sehal, armés de fouet. La jeune femme se demandait où étaient les deux autres. Elle le sut lorsqu’elle vit l’esclave s’écrouler par terre, la gorge tranchée par la lame courbe d’un cimeterre. Le quatrième esclavagiste venait de surgir derrière elle, non moins menaçant que les trois autres. Elle su finalement où se trouvait le cinquième lorsqu’elle repéra Uther, qui combattait contre lui. La jeune femme remercia les dieux d’avoir sa dague à la main et bondit sur l’homme à sa gauche. Elle lui planta son arme dans le flanc, lui arrachant un cri de douleur. Son action lui coûta cher car son adversaire lui lacéra le bras de son cimeterre tandis que l’un des hommes derrière elle lui envoyait des coups de fouet.
À quelques mètres de là, Uther entamait un affrontement contre un seul et unique esclavagiste. Le prêtre vénérait peut-être la divinité de la miséricorde, mais il ne sentait pas si charitable envers son adversaire. Il se saisit de son arme favorite, un pic de guerre. L’objet était en réalité une petite pioche très pointue qui pénétrait profondément les chairs de ses victimes lorsqu’on savait le manier. Il assailli donc son ennemi de son pic de guerre. Il enfonça l’arme dans le ventre de son ennemi. Celui-ci parut près de défaillir, mais il se reprit et, maniant adroitement le cimeterre, déjoua la garde de l’homme de foi et le toucha à la cuisse. Intérieurement furieux, Uther examinait la défense de son adversaire, attendant d’y voir une ouverture.
Sehal de son côté soutenait toujours les attaques des esclavagistes. Blessé à plusieurs endroits, son corps la faisait souffrir. Elle fondit de nouveau sur l’homme au cimeterre qui reçu un coup de dague aux poumons. L’homme prit un air étrange et s’affala au sol inconscient. Satisfaite d’elle, elle fit volte-face pour avoir l’œil sur les trois hommes toujours debout. Au loin Uther vit l’adversaire de Sehal s’effondrer alors que lui-même perforait le corps de son ennemi par deux fois. Gravement blessé, l’adversaire d’Uther s’effondra lourdement sur un tapis exotique étal au sol près des cages des esclaves. Ceux-ci témoins du combats s’excitait, osant espérer leur libération.
Le prêtre après s’être débarrassé de l’esclavagiste se précipita vers le véritable affrontement. Entre temps Sehal avait reçue deux coups de fouet de la part des esclavagistes. Elle était tout de même parvenue à en esquiver un. Elle combattait maintenant de façon prodigieuse. Elle feignit de s’attaquer à l’homme sur sa droite, mais évitant de le blesser, elle arracha plutôt son fouet à l’esclavagiste qui prit ses jambes à son cou. Alors qu’elle désarmait l’homme, ses deux compagnons le défendirent, fouettant la jeune femme. Les coups lui arrachèrent un cri de douleur. L’un des esclavagistes s’apprêtait à fouetter Sehal à nouveau. Mal lui en prit! Uther surgit derrière lui, plantant son pic de guerre dans l’épine dorsale de l’homme qui tomba au sol, complètement paralysé. Seul face à deux combattant aguerri, le dernier des esclavagistes encore présent se rendit sans condition. Le duo victorieux s’apprêtait à libérer les esclaves lorsque le fuyard revint… accompagner de la milice!
Hoquetant de surprise, l’esclavagiste vit ses compagnons étendus par terre. « Meurtrier! » cria-t-il.
- Personne n’est mort. Répliqua le prêtre. Celui-là aura par contre besoin de soin. Le prêtre pointait dans la direction de l’homme paralysé.
Alors qu’Uther faisait diversion, Sehal se dirigeait vers les cages. Les miliciens n’appréciaient guère les esclavagistes. Le prêtre savait qu’ils ne seraient pas trop sévères. L’un des esclaves eut la maladresse de se croire tirer d’affaire et hurla de joie alors que la guerrière brisait la serrure de sa cellule. Tous les regards convergèrent vers elle. « Voleuse! » cria cette fois l’esclavagiste. Le combat contre les esclavagistes pouvait être toléré par les gardes. En revanche, le vol d’une propriété. Oui, d’une propriété privée, tels les esclaves, était passible d’emprisonnement, voir même de mort selon une récente loi. L’esclave s’enfui donc alors que Sehal se rendait. Elle n’avait aucune envie de combattre les gardes de la ville ni de voir sa tête mise à prix. Uther l’imita après avoir donné les premiers soins à l’un des hommes qui était inconscient. Les gardes les désarmèrent et emmenèrent les deux amis vers la prison de Mournhold. Un endroit qu’Uther espérait ne jamais avoir à visiter.
Ils traversèrent un hall aux murs de pierre dénués de toute décoration et les gardes les poussèrent dans un dédale de couloirs qui fit perdre le sens de l’orientation aux deux humains. Ils débouchèrent finalement sur un couloir de cellules. L’un des geôliers déverrouilla la porte et l’on enchaîna Uther et Sehal au mur. À l’intérieur, trois autres prisonniers étaient attachés de la même manière, les poignets et les chevilles reliés au mur par des fers. Sehal examina chacun de ses voisins de cellules. Il y avait avec elle et son protecteur, un elfe à l’air suffisant, une semi-elfe mal en point et finalement un nain qui semblait bagarreur vu les hématomes recouvrant son corps.

L'évasion


Uther avait lui aussi examiné les gens avec qui il partageait sa cellule. La jeune femme évanouie ne semblait pas gravement blessée, mis à part cela, tout le monde était bien présent d’esprit mais personne ne prenait la parole. Une atmosphère tendue semblait s’être développée entre l’elfe et le nain. Le prêtre prit donc sur lui de découvrir qui étaient ses compagnons de cellule.
Uther tourna son regard vers le nain. Celui-ci avait une barbe blonde lui arrivant à la moitié du torse divisée en plusieurs petites tresses. La barbe du nain avait poussée depuis qu’il était retenu prisonnier. Alors que celle-ci devais être superbe du temps de sa liberté, elle était maintenant hirsute et toute mêlée. Son teint foncé attestait qu’il passait peu de temps dans les montagnes de son peuple. Il était peut-être un grand voyageur, ou peut-être un exilé. Perdu dans ses pensées, Uther n’avait pas remarqué que le nain le fixait de ses yeux vert forêt. Il n’avait pas non plus compris que celui-ci s’adressait à lui. Il sursauta, gêné.
- vous m’avez demandé quelques choses?
- Ton nom. Lui répondit le nain d’une voix grave, quelque peu impatient.
- Uther. Uther Marascain. Dit-il.
- Et tu fais quoi de ta vie, Uther Marascain?
Pris au dépourvu par la question si soudaine, l’homme d’église répondit tout de même fièrement :
- Je suis un fidèle de Xérès. Je mène un combat acharné contre les ténèbres.
- Un autre de ces idéalistes d’humains! Maugréa le nain pour lui-même.
- Je peux savoir qui tu es? Lui demanda le prêtre, un peu irrité par sa réaction.
- Ca ne te regarde pas. Mais si ça te regardait, je te dirais que je me nomme Dwain, du clan Ironmover. Mais comme je te dis, ça ne te regarde pas.
Quelque peu décontenancé par l’attitude du robuste nain, Uther se demandait si celui-ci était là depuis longtemps. Sehal qui avait suivie la conversation de près intervint à son tour, coupant Uther qui allait ouvrir la bouche.
- On t’a enfermé ici pourquoi au fait?
- Une bêtise! Une bagarre a éclaté à la Sirène Muette et j’ai envoyé un marin dans les vapes. Pour autant que je sache il était gravement blessé. Bien fait pour lui!
Sehal sourit devant l’attitude rustre du nain. Uther, en face d’elle, lui lança un regard réprobateur.
- Et vous, jolie femme? Vous devez bien avoir un nom? Questionna le nain aussi habilement que possible
Elle répondit simplement « J’en ai bien un, en effet. »
Le nain la dévisagea d’avantage.
- Et c’est…
- Oh! Mais je ne crois pas que ça vous concerne. Remarque que, si ça vous concernait, je ne vous le dirais pas plus. Lança-t-elle sur le ton de la blague.
- Je vois…
Visiblement mécontent, Uther fit comprendre à Sehal que l’heure n’était pas à la blague.
- Elle s’appelle Sehal, dit Uther au nain dénommé Dwain
- Sehal Solome, le reprit la jeune femme.
- Enchanté de faire ta connaissance. Lui dit Dwain.
L’elfe avait assisté à toute la scène sans dire mot. Comme s’il se mettait volontairement à part des autres. Il en fût ainsi jusqu’à ce que Sehal l’interpelle.
- T’es muet? Demanda-t-elle railleuse
Le magicien la dévisagea, comme s’il se demandait si elle valait la peine qu’il se préoccupe d’elle. Il fini tout de même par lui répondre d’une voix calme et douce :
- Vous ne vous étiez pas adressez à moi. Je n’ai pas vu de sens à interrompre votre discussion.
Sehal ne savait pas trop si l’elfe se moquait d’elle ou s’il était sérieux. Quelques instants plus tard, la demi-elfe qui était jusque-là restée inerte revint à elle. Jetant un regard aux alentours, elle fut prise de stupeur. Elle regarda son frère.
- Sommes-nous…
Il n’eut point besoin de répondre. Un seul hochement de tête fit comprendre à la jeune femme qu’elle était prisonnière des geôles de Mournhold. La demi-elfe examina les alentours et se rendit à l’évidence. Les chances de s’enfuir étaient bien minces. Surtout qu’elle était privée de tout son équipement.
Sehal voulu la distraire, mais il n’y parvient que bien maladroitement, puisqu’elle leur demanda ce qui les avait fait enfermé. Ce fut l’elfe qui lui répondit
- Nous nous sommes infiltrés dans la bibliothèque de Mournhold en espérant pouvoir restituer un important grimoire à mon peuple. Ce n’était pas du vol, il nous revient de droit! S’écria-t-il. Ces rustres nous ont enfermés pour cela!
- Je vous comprends, je suis ici pour avoir voulu libérer des esclaves…
Le magicien n’ouvrit guère plus la bouche, mais les deux femmes discutèrent un peu jusqu’à ce que la semi-elfe demande à la jeune femme comment elle s’appelait.
- On me connaît sous le nom de Sehal Solome. Mes anciens maîtres m’avaient nommé ainsi. Et vous?
- Je suis Kael Kan-Til, enchanteur et neveu de l’oracle d’Illuin. Là où je vis on ne m’aurait jamais traité ainsi!
- Cesse tes histoires! Le réprimanda la jeune femme. Je suis sa sœur, enfin, sa demi-sœur. Mistral Œil-D’aigle, à votre service!
Kael émit un grognement de frustration lorsqu’elle se présenta et leva les yeux au plafond, une expression de découragement dans le visage.
- C’est qu’il n’aime pas que je me serve de me nom dans la langue des humains. Dit-elle à Sehal.
Uther qui s’était longuement entretenu avec le nain se mêla soudainement de la conversation.
- Je suis bien enchanté de faire votre connaissance, mais ne devrions-nous pas essayer de trouver un moyen de sortir d’ici?
- À quoi bon? Les miens me feront sortir d’ici rapidement. Ils feront pression sur le suzerain!
- Crois-tu mon frère? Lui dit Mistral. Quand penses-tu qu’ils apprendront ton emprisonnement? Je préfère que nous mettions les voiles à ma manière.
Elle se tut lorsque les pas d’un garde se rapprochèrent. L’homme passa devant la cellule sans y jeter un regard et continua sa ronde.
La demi-elfe examina la pierre puis laissa tomber.
- Cette satanée prison semble très bien construite, je ne vois aucune faille.
- Hum! Ce n’est pas que je veux aider les elfes à foutre le camp, mais il y a une pierre par ici qui est mal scellée. Ma grande connaissance de l’Architecture et de la maçonnerie me dit que nous pourrions la faire jouer et nous tailler un trou vers la liberté, leur expliqua le nain. Avez-vous une idée pour vous débarrasser des chaînes?
- En temps normaux je pourrais bien me lancer un sort pour réduire ma taille, réussissant ainsi à me libérer de mes fers… mais nos geôliers ont su que j’étais mage et m’ont passé des bracelets m’empêchant de lancer un sort. L’air dépité, l’elfe fixait les étranges objets qu’on lui avait passés aux bras. Les soi-disant bracelets étaient de couleur noir et étaient aussi longs que ses avant-bras.
Mistral sourie lorsque le nain l’informa de la faiblesse dans le mur.
- Peut-être bien oui… J’ai quelques talents dans la magie moi aussi.
Elle commença à se tortiller. Tous les prisonniers restèrent surpris de la voir se démener pour retirer ses bottes! La jeune femme enleva sa botte droite et se mit à la retourner. Après quelques essais infructueux, une dague en tomba.
Mistral incanta. Elle prononçait une formule aux accents elfiques et agitait les mains du bout ses chaînes. Lorsqu’elle eut fini, elle fixa la dague qui vint se loger dans sa main. Elle joua habilement du poignet pour briser la serrure qui retenait son bras droit prisonnier, puis elle se libéra le second bras. Les mains désormais libres, elle eut tôt fait de s’occuper de ses chevilles. Elle remit sa botte et allait s’attaquer à la serrure de son frère lorsque les pas du corps se firent à nouveau entendre, il revenait. Mistral se cacha dans le recoin le plus sombre de la pièce, espérant passer inaperçu. L’homme s’arrêta devant la cellule, le cœur de Mistral s’arrêtant net. Il demanda :
- Il y avait pas une femme ici?
- Ordure! Kael cracha vers le garde. L’un des vôtres vient de l’emmener dans ses quartiers! L’elfe simulait la frustration avec un réalisme étonnant. Vous n’avez pas intérêt à la toucher!
Le garde sourie bêtement. Puis il dit, comme pour lui-même :
- elle va passer un mauvais quart d’heure la vilaine.
Puis il repartit d’où il était venu. Uther félicita le magicien alors que des frissons parcouraient l’échine de Sehal. Les esclaves étaient mieux traités que les prisonniers!
¤¤¤


Après avoir libérer tout le monde et passer un bon bout de temps à travailler la pierre, la petite troupe parvint à sa frayer un chemin hors de la cellule. Sehal fut la première à sortir. Elle se releva rapidement et examina les environs. Ils étaient dans les quartiers des gardes! Par chance, il ne faisait pas encore nuit et il n’y avait personne. Lorsque tous furent prêts à poursuivre, la guerrière fit le tour de la chambre. Elle trouva trois épées sur un lit. Elle en prit une et donna les deux dernières à Uther et à Dwain. Elle se doutait que son protecteur et le nain seraient de biens meilleurs guerriers que les elfes, bien que ceux-ci soient réputés pour leurs talents à l’escrime. Ils sortirent donc prudemment de la pièce en empruntant un petit corridor. Ne sachant pas trop où ils se trouvaient, ils errèrent dans la prison jusqu’à ce que Mistral entende une voix. Un homme chantonnait non loin.
- Je vais aller voir! Dit-elle
Elle partit donc seule, armée de sa dague, pour voir qui chantait ainsi. Quelques instants passèrent avant qu’un faible cri de surprise se fasse entendre. Une brève lutte eut lieu selon ce que les prisonniers entendirent, puis Mistral revint, tenant sa dague juste sous la gorge d’un homme bedonnant vêtu de vêtement gras et d’un tablier. L’homme chauve ne semblait pas trop comprendre ce qui se passait mais il avait plutôt l’air coopératif. Surtout du fait qu’il était menacé par la dague. Tous furent satisfait d’avoir un otage, mis à part Uther qui s’exclama :
- Mikko ? Mais qu’est-ce que tu fais là? Libère-le! Dit-il à la voleuse.
Elle s’exécuta, faisant confiance au prêtre, mais ne gardait pas la dague trop loin de son prisonnier.
- Je travaillais aux cuisines quand cette furie m’est tombée dessus! Dit-il en désignant Mistral, l’air outré
- je suis désolé. Penses-tu pouvoir m’aider? J’essai de trouver le chemin de la sortie, et en même temps, mes effets personnels.
Le cuisinier semblait réticent. Il ne voulait pas les aider.
- Je joue ma carrière Marascain, penses-y!
- Je voulais y aller avec la manière douce, mais tu ne me laisses pas le choix. Il fit un signe de la main à Mistral qui se saisit de lui.
Le cuisinier résista mais la petite femme était étonnamment forte. Il finit par obtempérer. Sur l’ordre du prêtre, le cuisinier conduisit le petit groupe jusque dans une grande salle empestant la viande défraîchie et la graisse qu’il fournit aux cinq évadés des habits de cuisiniers, histoire d’être moins remarqués. Le dénommé Mikko se décida à coopérer et Mistral relâcha son emprise. Elle lui fit toutefois savoir que sa dague était prête à frapper. Dans les cuisines, Dwain s’inquiétait de savoir ce que devenaient son armure et ses armes, qu’on lui avait confisquées.
- Les gardiens les détiennent dans une grande salle trois niveaux plus haut. Je puis vous y conduire, mais je n’en possède pas la clé.
Le temps pressait et un choix devait être fait. Le groupe opta pour la récupération de leurs effets personnels, Kael ne voulant pas céder un autre grimoire à ces « rustres » d’humains. Ils se mirent rapidement en marche, Mikko les guidant vers un escalier peu emprunter selon lui. L’escalier en pierre montait en colimaçon sur de nombreux étages. Après en avoir gravis trois, les deux elfes empruntèrent un grand corridor, suivis par leurs compagnons d’infortune.
- C’est la troisième porte à droite. Chuchota le cuisinier bedonnant.
Ils prirent tous le chemin de la réserve et arrivèrent face à une imposante porte en bois. Elle était verrouillée, comme l’avait prédit leur guide. Qu’à cela ne tienne, ils ne se laissèrent pas découragés par un aussi mince obstacle. Uther, Sehal et Dwain fracassèrent la porte d’un coup d’épaule bien placé.
De l’autre côté les attendait la plus belle, mais aussi la plus triste des surprises.
Dwain y entra le premier. Dans un fouillis incroyable d’armures, d’armes et de toutes sortes d’objet, il parvint à retrouver son arbalète et deux de ses hachettes de lancer. Il poussa un soupir de soulagement en retrouvant, sur une table, sa hache de fabrication naine. Elle était courte mais très maniable et la lame avait de quoi faire frémir plus d’un homme. Il retrouva aussi toute son armure qu’il revêtit aussitôt, impatient d’en découdre avec ses geôliers. Kael et Mistral cherchèrent aussi leurs affaires. Kael retrouva, plus que soulagé, son livre de sort et ses composantes occultes. Il dénicha aussi du lot une épée à lame longue, un arc et un bâton, qui lui servirait pour le combat comme pour la marche.
Sa demi-sœur avait trouvé un cimeterre et une épée courte qu’elle suspendit à sa ceinture, heureuse de pouvoir à nouveau ranger sa dague dans sa botte. Elle trouva aussi un arc plus petit que celui de son frère, qui se maniait à merveille. Elle enfila une chemise de maille étincelante qui lui allait à ravir. Elle récupéra toutes sortes d’objets utiles qu’elle fourra dans un sac à dos qu’elle trouve au fond d’une caisse. Mistral suggéra à ses compagnons d’en faire autant. Ils se mirent donc à la tâche, récupérant les objets utiles et les serrant dans des sacs, des sacoches, ce qu’ils trouvaient.
Alors qu’il mettait une corde dans son sac, Uther finit par retrouver son talisman sacré et, non loin de là, ses armes. Il récupéra donc son arbalète, son pic de guerre et sa Morgenstern qu’il attacha à sa ceinture. Il retrouva aussi son armure de plaque frappée aux armes de Xérès.
Finalement, Sehal qui avait laissée toutes ses possessions à son auberge, dut s’équiper de choses récupérées ici et là. Heureusement pour elle, il y avait à peu près tout ce dont elle pouvait désirer dans cette armurerie. Elle s’habilla tout d’abord d’une armure d’écaille. Elle trouva ensuite une épée à lame ternie mais à la garde très bien équilibrée. Une arme de valeur sans aucun doute. Elle prit aussi une seconde épée, plus courte, préférable en combat rapprocher. Sehal trouva deux fourreaux allant aux épées et les installa sur la ceinture de son armure. Elle s’équipa aussi d’un arc, qu’elle se mit en bandoulière, d’une dague, qu’elle dissimula dans sa botte, à l’instar de Mistral. Elle prit finalement une lance qu’elle jugeait utile en cas de combat ouvert. Elle trouvait particulièrement utile le fait qu’une corde permettait d’attacher la lance à son armure, pour la porter en bandoulière elle aussi. Maintenant armés jusqu’aux dents, les évadés pouvait désormais espérer sortir vivant de cet endroit de cauchemar.

Ces cinq aventuriers ne racontèrent que rarement et brièvement comment ils s’enfuirent de la prison. Un soir, alors qu’il avait un peu trop bu, Dwain raconta que c’est qu’un mystérieux et grassouillet de cuisinier qui leur indiqua un canal souterrain menant vers l’extérieur de Mournhold, dans une rivière au courant assez fort. Ils racontèrent qu’après avoir atteint la rive, ils se mirent en quête d’un endroit où se reposer et faire des provisions, car la route qui s’étendait devant promettait, d’ors et déjà, d’être longue.
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