[BG] Joriant Lisedar [BG validé]

Citation :

Nom de compte joueur : Nespresso
Nom du perso : Joriant Lisedar
Race : Humain (Damarien)
Age/Taille : 30 ans, 1m85
Alignement : Loyal Mauvais
Divinité : Baine
Classe : Prêtre
Arme de prédilection : Morgenstern
Description physique : Le visage austère tout autant que son attitude générale, ses yeux marron fixent chaque chose digne d'intérêt dans leur périmètre, et l'étincelle maligne au fond de ses pupilles trahit une intelligence calculatrice - malgré une myopie. Malgré une certaine prestance que sa taille ne peut que renforcer, il parait très gauche dans ses mouvements, d'où l'économie de gestes au possible. S'il n'est pas enarmuré d'une cuirasse de fer gravée et ornée de bandeaux de lin où sont inscrites des sentences et devises de la Main Noire, il porte une tenue sacerdotale qui ne laisse aucune place à l'esthétisme, se contentant de motifs simples, froids.
Traits de caractère : Intransigeant, raciste, respectueux des lois et de l'autorité, favorable à la Tyrannie comme meilleur système politique et social, esprit (trop) structuré, peut se montrer courtois sans tomber dans les civilités mondaines.

Caractéristique de départ :
Force : 14
Dextérité : 08
Constitution : 12
Intelligence : 14
Sagesse : 15
Charisme : 14

*Pique l'idée à Lyaz*

Une jeune éducation bien rôdée

D'enfance comme la plupart des gens de la Mer de Lune je n'ai eu, et grâces en soient rendues au Tout-Puissant.
J'ai entendu de sottes femmes plaindre le nourrisson enlevé pour être élevé dans la succursale du Temple de Château-Zhentil, à Teshvague, à quelques poignées de miles. C'est moi qui plains leur aveuglement, et c'est moi qui leur ai montré par mon seul exemple tous les bienfaits d'une telle éducation. Car oui, les enfants y sont éduqués, élevés réellement au-dessus de la plèbe insouciante, et c'est un don qu'ils apprennent à respecter.

Si je parle ainsi, tout en regardant mon premier auditoire, c'est que j'ai vécu cette expérience. Mes parents ont été sages, leur crainte en la Main Noire suffisamment haute pour lui livrer leur premier nourrisson - moi - en signe d'apaisement sur leur famille, une offrande comme il sied au Seigneur. Ils possédaient une petite ferme dans les environs de Teshvague, accordée par le haut pouvoir central afin de subvenir aux besoins de la garnison en prélevant la dîme régulièrement. A vrai dire, loins d'être seuls dans ce cas, plusieurs villages ont ainsi été bâtis à partir de rien, en suivant une planification bien ordonnée par la section du Génie de Château-Zhentil dans un but purement logistique. Assurément une grande réussite, car aujourd'hui Teshvague ne manque d'aucune denrée : blé, orge, légumineuses, viande d'élevage, tout est livré et stocké pour l'année dans d'énormes silos.
C'est donc conscients de l'apport civilisateur du Tyran Chembryl que ma famille génitrice me remit au Temple de la garnison, suite à quoi elle fut assurée des clémences de notre Divin Seigneur. A cet âge, j'étais trop jeune pour me souvenir ne serait-ce que d'une bribe de cet épisode, et ce qui fut historiquement une seconde naissance pour ma personne ne me posa donc aucun souci d'ordre psychique, comme peuvent en souffrir certaines personnes déviantes vivant dans un environnement chaotique. Le cadre ordonné du Temple dès mes plus jeunes années, les séances de sermons et les corvées régulières me permirent de grandir de façon équilibrée, loin des errances de certains jeunes dans des villages aux lois laches. La traite des vaches, la copie de manuscrits ou de bulletins d'information, le rangement de garnison, et pour certains d'entre nous les attouchements de soldats ivres ou en manque de femme, tolérés car ils renforcent la haine et le ressentiment de la victime.
Lentement, sûrement, nous passions les échelons d'une basse échelle hiérarchique au sein du Temple, de simples garçons d'écurie nous devenions petit à petit des novices, dont seuls quelques uns auraient le mérite d'être initiés aux secrets sacerdotaux les plus gardés.

Déjà, l'auditoire semble comprendre les bienfaits d'une telle éducation, de la chance que leurs fils possèdent. Ces femmes éplorées hier seront les portes-étendards de notre culte demain, elles seront écoutées de par leur revirement subit de sentiment, qui ne peut s'apparenter qu'à une illumination divine. Et c'est peut-être ce que c'est réellement, car je ne suis que l'instrument que la Main Noire empoigne pour égrainer sa Foi en attendant la future moisson qui viendra grossir nos rangs. L'on ne saurait persuader plus sûrement que par l'exemple vivant, par la chair et le sang, et je suis cet exemple, humble incarnation de ce système éducatif dévôt qui a fait ses preuves.

Ce n'est pas la chance qui m'a amené aux sphères dans lesquelles je gravite aujourd'hui, toujours plus proches de mon Seigneur. C'est par le mérite. Ce n'est pas l'ambition qui m'a hissé aux étages inaccessibles à d'autres, c'est la soumission à la hiérarchie. Il existe des temples de divinités impies étrangères qui représentent le cosmos architecturalement... nos Temples ne sont pas à cette image, mais représentent l'essence d'un cosmos parfait, passant nécessaire par un système strict de supérieurs et subordonnés, une place pour chaque chose, pour que rien ne s'y perde, pour que rien ne soit oublié, pour que rien ne dysfonctionne. C'est une hiérarchie sainte qui est instaurée dans notre Temple, un système pur car inspiré des préceptes de Baine. Et le cosmos, Féérune, doit être à cette image pour un monde meilleur.

(à suivre)

"Note de jeu de paume : 0/20", ou l'histoire d'un myope

Mes parents semblent m'avoir laissé comme héritage une tare, tout ne pouvait être parfait. Je crois avoir du mal à évaluer les distances, ce qui s'avère relativement gênant dans le cas où il me faut viser pour atteindre un objectif, attraper des objets, ou autre action nécessitant cette faculté. Malgré cela, la vraie force de l'individu est de surpasser les épreuves qui se dressent sur sa route, de les balayer comme l'orge que l'on bat du fléau paysan... ce défaut est loin d'être ponctuel, il est permanent, il m'accompagnera toujours, et sans cesse je lutterai pour l'éloigner, pour le châtier, et pour que rien n'en laisse paraître. Je pense pouvoir affirmer que j'ai souffert plusieurs années de ce trouble, cette souffrance lanscinante a fait de moi quelqu'un de plus pur, de transcendé... j'ai appris à rendre coup pour coup les malheurs que des camarades ne manquaient pas de faire pleuvoir sous forme de quolibets, j'ai appris à dresser la barrière de ma psyché et recourir à la prière pour ce qui est de garder mon calme devant l'adversité cruelle et blessante.
De toute manière, nul ne pouvait ignorer mon défaut dans une vie où chacun se côtoyait toute la journée sans aucune intimité. Mais nul ne pouvait ignorer aussi mon ascension et ma maturité : c'était à peine avant mon passage à l'âge adulte que je fus entrainé vers d'autres arrières-salles jusque là inconnues du Temple du Gantelet en compagnie d'une poignée d'autres novices. Dix ans seulement et je pus être qualifié d'Officiant.

L'on m'apprit à me vêtir d'une armure en fer, à manier l'arme sacrée de notre Maître impassible, et nous faisions le premier pas dans la théologie avancée du clergé par l'apprentissage de litanies correspondant à des rituels particuliers, en notre qualité d'aides aux prêtres aguerris. Dix ans seulement, et j'abattais déjà mon arme dans la tête de paille de mannequins, déchaînant une fureur que je n'avais nullement soupçonné en mon coeur, grâcieusement inspirée par notre Seigneur. Chaque semaine était quant à elle ponctuée de la venue d'un Inquisiteur sondant nos pensées à l'aide de questions abruptes, afin de dénicher toute graîne d'hérésie. Si l'un d'entre nous était tombé dans la déchéance humaine du cyricisme, alors il aurait été amené sur la place publique de Teshvague pour y être exécuté après une torture à titre d'exemple pour la garnison et la population civile. Deux ans durant, je pus regarder ces anciens camarades que je haïssais pour leurs attaques sur ma tare visuelle, et leur faire subir les pires tâches en toute impunité, j'étais désormais leur supérieur hiérarchique. Ca aurait été mentir de dire que je faisais cela pour leur bien, s'ils craquaient, tant pis alors... il n'y avait là qu'un juste châtiment pour leurs actes passés ; s'ils résistaient, alors ils en sortiraient grandis et plus près du Trône d'airain de Baine.


Expédition punitive

A douze ans, j'eus l'occasion d'accompagner des expéditions militaires en qualité de soigneur, et c'est alors que je pus me considérer comme un vrai homme : je faisais la guerre, en l'honneur de Baine et pour étendre son noir mantel. A quatorze, je menai mon propre bataillon de dix hommes lors d'une expédition punitive requise contre un de ces villages créés par Château-Zhentil pour la logistique de ses armées. Les silos de ceux accusés de garder des parties de leurs récoltes pour eux, sans les déclarer à l'Intendance, furent brûlés après pillage. Les hommes soupçonnés alignés sur la place et emmenés pour les plus forts en esclavage, les autres ou torturés, ou abattus, selon la nécessité de l'exemple, selon la résignation des familles. Et cela, sous le regard apitoyé des femmes et enfants, dans les yeux desquels nous pouvions voir autant la perte totale de repères, et la haine mêlée de crainte de nos soldats. Alors j'ordonnai à mon groupe d'hommes de planter lances et javelines à terre afin d'entourer une maisonnée tandis que je m'avançais dans ma plate incomplète (je n'avais toujours pas atteint ma taille maximale, alors l'armure était adaptée). Brandissant mon Livre Noir de campagne, je commençai à déclamer les Versets de la Servitude, expliquant en quoi il est bon de servir Baine, ponctués de prières adoratives. L'instant dura plusieurs dizaines de minutes, durant lesquels les enfants restaient accrochés aux fenêtres pour écouter ma voix... la femme de cette classe est trop émotive pour s'ouvrir aux illuminations de ce genre de discours, mais les enfants gardent une candidité qui permet de les toucher même malgré la mort de leur père auparavant. C'était effectivement à eux que je m'adressais, car ils sauraient avoir une influence sur leur mère... et demeuraient l'avenir du village en constituant la nouvelle génération. Les persuader, leur faire apercevoir la raison justifiée qui a guidé nos bras, c'était s'assurer la stabilité durable de ce bourg.

Nous rentrâmes par la suite, triomphants par les portes aux herses levées de la garnison, maculés du sang coagulé sur la route des quelques fous qui ont tenté de se lever contre les épées et lances de l'infanterie. Fiers de notre devoir accompli, ayant rétabli l'ordre et éliminé les germes de la corruption, de l'individualisme, du chaos, dans cette bourgade qui saurait se souvenir de notre répression sans pitié à l'avenir.

Vocation sacerdotale



Quinze, l'âge où certains seigneurs succèdent à leur père et prennent des décisions concernant l'avenir d'un royaume, je défie ces bourgeois empotés de dire que c'est un âge jeune. Mes attributions ne cessaient de croître et l'administration de notre Temple semblait prévue pour que toujours nous espérions plus, nous espérions gravir les échelons, pour toujours se rapprocher de notre Seigneur bien sûr. Certains se sont risqués à avancer l'idée de l'ambition dévorante des membres de notre Culte, des esprits frondeurs, des âmes en perdition... je ne puis que les plaindre d'être aveuglés à ce point ! Un de mes camarades a été muté à la tête d'une chapelle de proximité dans un bourg ayant récemment subi une révolte : la politique zhentilienne veut que par la présence de ce lieu saint les velléités s'étouffent, et nous fassions ainsi en sorte que les esprits manipulés par les forces du chaos soient ramenées dans l'étau de notre Seigneur des Ténèbres. Je l'ai envié un temps, je l'ai jalousé, avant de comprendre que Baine avait d'autres desseins pour moi, il en a pour chacun de ses fidèles serviteurs. Un autre fit sa route dans la prêtrise de guerre, accompagnant, galvanisant les troupes d'infanterie au plus près des hommes, combattant avec eux, entretenant la Foi dans les moments cruciaux du combat qui décident de l'issue de la bataille, et abattant son fléau sur les déserteurs pris de panique, insauvables. Et le troisième à partir eut pour vocation de parcourir les routes comme errant aux marges de la Mer de Lune afin d'établir un avant-poste en prenant contact avec nos agents dormants disséminés dans son aire d'influence.
Finalement je restai toujours au temple, avec trois de mes camarades. J'étais encore jeune, et je confesse avoir douté, douté sur ma place réelle dans le clergé, sur ma mission qui apparaissait encore floue. Cependant, la vie est un combat sans cesse contre les germes insidieux de l'errance spirituelle, et je n'eus de répit tant que ce doute ne fut pas annihilé, autant par mes confessions, que par ma prière. Ma patience fut récompensée finalement, lorsque je compris, lorsque ma voie fut révélée dans la prêtrise. Baine n'avait pas choisi pour moi la vocation de l'errant, ni du soldat, j'étais né pour être le pélerin qui fait de sa Foi sa seule arme. Un dessein des plus purs, vouer totalement ma vie au service du Très Saint dans le sacerdoce.

Je fus ainsi pendant de nombreuses années attaché au service du temple de Teshvague, les messes de minuit, les écritures saintes, les rituels de soumission, les baptêmes, chaque rite du Seigneur Noir se dévoilait à moi dans sa plus profonde signification, dans son lien intime à notre dieu et non plus comme des évènements "traditionnels". Je comprenais la valeur de chaque rituel, je communiais avec l'essence divine à chaque litanie scandée, jusqu'à sentir le proche souffle de Baine sur ma nuque lorsque ma dague rituelle s'abattait dans le coeur de sacrifiés. J'étais devenu un clerc complet vers la vingtaine passée, j'étais un initié accompli.

Le départ (tatataaa)

Vingt-sept ans, prêtre confirmé, clerc initié, j'officiais désormais régulièremant dans ce Temple de Teshvague. Les batailles ponctuaient nos années, entre autres patrouilles obligatoires parmi l'infanterie, afin de soutenir par nos pouvoirs sacrés les hommes. Je n'irai pas jusqu'à dire que tout se déroulait impeccablement, l'ennemi était retors, parfois tendait-il des embuscades, d'autres fois étaient-ils bien entraînés, mais à part quelques défaites, ou pertes lourdes, nous n'avons pas eu à céder du terrain, ou plier l'échine devant des libertaires immoraux ou des hérétiques en quête de sang. L'infanterie était il faut bien le dire bien rôdée, et j'admire toujours aujourd'hui son efficacité, tout autant que celle des stratèges de notre Garde, ayant prévu des formations impénétrables pour ses soldats aguerris. Piétaille diront certains, mais il faut leur reconnaître du mérite, car en s'engageant dans l'armée, ces hommes ont fait preuve de leur dévouement, et ont donné un sens à leur vie. Ils ne mourront pas oubliés, chacune de leur vie est un présent à l'Impercepteur Chembryl, autant qu'à notre Seigneur qui l'a élu.

C'est lors d'une de ces patrouilles que nous avons rencontré des guerriers étranges, aux techniques bien inhabituelles qui ont provoqué la discorde dans les rangs de l'équipe. Vêtus de lourdes peaux, on aurait pu les prendre pour des Nordiques de souche, chose relativement commune, mais certains possédaient des souvenirs de famille indiquant une terre étrange nommée Everneige, inconnue de ma géographie. Si nous laissâmes leurs corps en charpie aux vautours et charognards des cimes, nous avons pris soin de garder ces indices afin de les faire examiner de nos savants et thaumaturges en formation. J'accordai à nos hommes une prière d'une heure pour le souvenir de ceux tombés sur le champ, et ils étaient plus nombreux que les pertes acceptables plafonnées par l'Intendance, suite à quoi nous retournâmes pour colporter la nouvelle à la garnison.

Mes supérieurs apparurent assez soucieux de cette découverte plusieurs jours après celle-ci, s'interrogeant non plus sur l'emplacement de cette contrée, mais sur la raison qui avait poussé ces hommes à venir jusqu'ici nous attaquer, au coeur de notre dominion. On retrouva dans les archives du Haut Temple de Chateau-Zhentil des mentions d'un culte de la Main Noire sur ces terres, ayant depuis longtemps rompu avec la Mer de Lune pour des raisons d'éloignement évidentes. Ce qu'un plébéien aurait pris comme un bon présage ne nous attira pas uniquement des sentiments heureux, car un culte abandonné peut parfois dériver. Il lui faut un cadre hiérarchique strict qui le lie à son Haut Temple, afin de contrôler toute déviance, autant qu'adminsistrer son fonctionnement, car il est bien évident que nos Temples ne fonctionnent pas sur les dons de nos ouailles comme certains cultes pathétiques de miévrerie, mais bien sur un système administratif clair visant à récolter une dîme sur les terres alentours, nous appartenant officiellement. Et nous n'avions donc plus trace de ce Temple lointain, l'obscurité régnait sur ce sujet.
Alors le Fléau de Teshvague me contacta en personne, afin de m'assigner cette mission : partir vers cette terra incognita à travers Féérune, afin de renouer le contact avec l'Eglise locale, ainsi que rapporter la situation politique, l'influence du culte sur la région, et d'éventuels déviances, dysfonctionnements, soucis hiérarchiques.

Dévôt, je m'inclinai, et préparai mon bardas de campagne, obéissant à ces ordres directs que je ne saurais contester. Encore eut-il fallu que je le veuille, car là était la quête que j'attendais depuis si longtemps, un travail purement clérical qu'un simple agent n'aurait pu achever étant donné sa méconnaissance des rouages secrets du culte, et son manque de légitimité face au Seigneur des ténèbres si souci d'influence il y avait. On me confia une escorte pour me rendre sur la côte ouest du continent, et le voyage dura plus de trois ans, à travers la Route Noire du Zhentarim coupant l'Anauroch. Je ne m'étendrai pas sur ce cheminement, qui n'eut rien d'extraordinaire en soi, si ce n'est quelques soucis quand nous arrivâmes à Berdusk, pullulant de ces satanés Ménestrels hurlant à la lune. J'ai ici perdu la moitié de mon escorte, que le clergé avait cru bon de constituer de militaires purs et durs et non d'agents discrets. Mais ce choix était justifié en raison des périls de la route du commerce zhent.
Finalement j'atteignis Eauprofonde où je trouvai à embarquer discrètement, laissant les soldats aux portes de la ville pour éviter d'attirer l'attention sur cette mission.
Sept mois de mer, où le capitaine réussit à éviter une mutinerie de justesse... suite à quoi je fus prié de châtier les révoltés. Une occasion de faire régner la discipline de fer, et que ces marins craignent notre Seigneur, je ne pus qu'accepter cet accord. Les complications furent nombreuses, entre tempêtes de cette mer apparemment capricieuse (de ce que m'en dit le capitaine), détours pour éviter des migrations de monstres marins. Mais j'arrivai finalement à bon port, épuisé, éreinté, néanmoins vivant.

Baine compte désormais sur moi pour accomplir sa volonté et renouer avec ce culte perdu, et comprendre qui étaient ces agresseurs ayant cheminé jusqu'à notre Mère Patrie de la Mer de Lune...


(BG fini, s'il y a une incohérence au niveau du BG de Everneige quant au culte de Lomidar, n'hésitez pas à m'en faire part et je rectifierai en conséquence. Merci !)

L'Infernal
(Hrp, demande de validation de la langue "Infernal")

Dans notre tâche de clercs, nous devons assujettir quiconque est assez sensé pour craindre le Seigneur, exterminer tout rebelle qui le refuserait. Nous avons les moyens d'accéder à ce devoir sacré. S'il est bien entendu conseillé de ne pas user des pouvoirs exceptionnels que nous confère Baine s'ils ne sont pas nécessaires, car ils sont un Don précieux, cela reste parfois inévitable. Ainsi, il est un type de pouvoir fortement utile et correspondant tout à fait aux préceptes du dogme du Divin Gantelet : l'invocation. L'invocation nous permet par le biais d'un canal vers des plans qui entourent notre monde, de ramener une créature que nous soumettons à notre volonté implacable, le Seigneur Noir nous donne les outils pour ainsi accomplir cette domination. L'objet n'est pas d'expliquer comme cela fonctionne, les voies du Seigneur sont impénétrables, ni de disserter sur les différents types de planaires invoqués ou encore du rituel nécessaire... je parlerai uniquement des diables, qui sont les serviteurs loyaux les plus efficaces qu'ils nous soient donnés d'appeler, et plus précisément de la langue infernale qui permet de communiquer avec eux.

J'ai longtemps développé cette affinité à ce que les thamaturges nomment "école", dans leur désir de tout classifier. Dans ce domaine, force est de constater qu'un être incapable de communiquer avec son serviteur ne pourra l'exploiter efficacement, et le Culte de Baine encourage l'apprentissage de l'Infernal pour ses serviteurs les plus initiés dans les Noirs Mystères. Une chose est essentielle, c'est la base de ce langage, l'Infernal est une langue liée directement par son verbe aux puissances sombres, et le simple fait de la prononcer avilit l'âme qui ne s'y est préparé. en effet, l'Infernal est mauvais par essence, ses mots sont empreints de noirceur et réfléchir à des phrases ne peut que laisser une empreinte dans l'esprit lors du processus cognitif. C'est d'ailleurs notable dans le champ de vocabulaire extrèmement étendu dans les domaines liés à la souffrance, à la soumission, à la crainte, et tant d'autres thèmes que le Mal marque intimement. Plus d'une centaine de termes peuvent exprimer toutes les nuances les plus subtiles de la terreur, l'un désignera la peur viscérale et incontrôlée, l'autre la crainte de l'adversité, ou encore un l'effroi devant une situation choquante.
Au delà de cet aspect pratique, la langue comporte une structure grammaticale extrèmement réglée. L'on ne saurait ignorer toute la signification d'une langue sur la culture qu'elle représente, elle est un véritable miroir. Ainsi, l'Infernal est-il structuré de façon très claire, nulle exception ne saurait l'entâcher, et un esprit bien formé, capable d'apprendre des centaines de lois grammaticales sera à même de la parler. La place des mots n'est jamais due au hasard comme dans le commun où l'on peut les placer en divers endroits de la phrase, chaque syntagme, proposition, structure verbale, doit être situé à une place précise régie par des règles tranchées, de manière à constituer un ensemble limpide qui ne peut laisser régner aucun doute sémantique.

C'est cette langue que parlent les Diables, les créatures des neuf Enfers, entre autres planaires qui l'utilisent naturellement ou par apprentissage. Cette langue est leur, elle représente comme je l'ai dit leur essence. C'est une conséquence logique, l'écorcher, c'est dénaturer toutes les structures, c'est outrepasser toutes les lois grammaticales, et ne saurait qu'engendrer au mieux un refus de communiquer, au pire une représaille cinglante. L'Infernal n'est pas un langage à utiliser à moins d'être certain de le maîtriser parfaitement, encore une preuve s'il en est besoin qu'elle est parfaite dans l'exercice clérical de la Main Noire, qui ne saurait accepter le doute ou l'imprécision.